Redford fils, avocat des dyslexiques
James Redford plaide pour une meilleure compréhension de ce trouble de l'apprentissage dans un film dont son fils Dylan est le héros.
Producteur, écrivain et réalisateur
"Soit tu finiras en prison, soit tu deviendras milliardaire", a prédit le prof de Richard Branson lorsque ce dernier a quitté l'école à 15 ans. L'un des plus célèbre dyslexqiues de l'époque contemporaine est effectivement devenu milliardaire comme patron de Virgin ; il ne pouvait pas manquer à la galerie des grands patrons, avocats et banquiers interviewés par James Redford dans son film "The Big Picture : Rethinking Dyslexia", dont la sortie britannique fait crépiter les flashes ces jours-ci.
Il y a de quoi attirer les photographes : James, fils de Robert, tourne un film dont le protagoniste est son fils Dylan. Un garçon aussi beau et sympa que son grand-père, mais drôlement mal parti : à 10 ans il peinait à lire et écrire et devait demander de l'aide pour former le code chiffré du cadenas de son casier scolaire. Son réalisateur de père raconte, dans le documentaire, l'ignorance dont la dyslexie fait encore l'objet et la souffrance qu'elle a causée dans sa famille jusqu'au jour où le diagnostic et une prise en charge adaptée ont permis à Dylan de décoller. Le garçon a aujourd'hui 22 ans et étudie les sciences humaines à l'université, dans le Vermont. "Mais combien de jeunes comme lui sont en prison ?" demande le père dans une interview à "The Observer".
Le film explique encore qu'il ne faut pas confondre intelligence et capacité à traiter rapidement l'information verbale; que les dyslexiques abordent les problèmes autrement et justement pour cette raison perçoivent volontiers certaines faces cachées des choses.
Il plaide pour un enseignement "multisensoriel" et moins standardisé dans ses évaluations et meilleur pour tous, en somme, et pas seulement pour les 10 % d'élèves dyslexiques.